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Dans sa thèse sur La Religion de Voltaire, en 1969, René Pomeau semblait considérer que seuls quelques écrivains apologistes comme Guénée, qui « sut attraper la manière voltairienne », valaient par la qualité de leur esprit la peine d'être lus. Quand, en 1973, Jean Deprun, plus élogieux, faisait entrer les Anti-Lumières dans la Bibliothèque de la Pléiade, au sein d'une Histoire de la philosophie, il relativisait malgré tout leur valeur, en les faisant principalement dépendre de leurs liens avec les Lumières. Depuis, un grand nombre de travaux sont venus souligner le rôle joué par la littérature apologétique du XVIIIe siècle dans l'histoire culturelle de son temps, tels que Les ennemis des philosophes. L'antiphilosophie au temps des Lumières par Didier Masseau ou L'abbé N.-S. Bergier (1718-1790) de Sylviane Albertan-Coppola, qui décrit le parcours d'un apologiste du XVIIIe siècle des « solitudes du Mont-Jura » à la Cour de Versailles. Ces travaux nombreux et variés constituent autant d'avancées dans le domaine des recherches sur l'apologétique et permettent de repenser la notion d'Anti-Lumières, dont le sens relatif reléguait les écrits apologétiques dans les marges des Lumières. Cette anthologie se propose de redonner leur place aux adversaires des philosophes dans les débats intellectuels du temps en publiant leurs réponses à la critique des Lumières.

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