Brève description / annotation

Dans ce titre une logique déjà est à l'oeuvre qui fait vivre cette phrase de Lacan que « L'écriture est ce qui d'une rupture de l'être laisse trace ». D'emblée, nous sommes attrapés : une esthétique et une éthique. Esthétique de l'objet livre, dont les photos de sculptures, qui annoncent les quatre parties, sont très belles et font trace de rencontres d'Élisabeth Leclerc-Razavet avec des artistes. Esthétique signifiante aussi. Des vers de poèmes, des citations lumineuses nous accompagnent. Et puis, éthique de la psychanalyse qui, comme l'écrit l'auteure, est celle du «biendire«, là où il n'y a plus de mots pour dire. Tâche impossible que de rapporter ici le contenu de cet ouvrage, dont le projet de l'auteure est de nous faire entendre la langue de l'inconscient. Le plus précieux de cet écrit. Ça percute ! D'ailleurs, Élisabeth Leclerc-Razavet fait sienne cette citation si forte de Lacan : « L'inconscient, dans nos vies, «c'est pas ça?, ou bien «c'est ça, mais à la gomme«. Jamais aux petits oignons ! ». Dès lors, l'écriture ne la quittera plus. Moments de vie, voyages, trajet analytique, travail clinique, écritures, responsabilités, transmission, s'entremêlent et inscrivent un trajet à la fois pulsionnel et parlant. Un corps parlant, au féminin, nous fait entendre ce que la rencontre avec le discours analytique a produit en elle dans sa pratique, dans son désir de transmission et dans sa vie, donnant une définition singulière du désir de l'analyste. Les cas d'enfants qu'Élisabeth Leclerc-Razavet reprend ici, non sans lien avec des souvenirs de sa propre enfance, apportent les contenus majeurs de son travail. Que la féminité ait été au centre de nombres de ses travaux ne peut nous étonner quand on a lu Une femme, ma mère ? qui a suivi la publication du remarquable ouvrage clinique L'inconscient sort de la bouche des enfants. Un des points forts de la pratique d'Élisabeth Leclerc-Razavet est son soutien « qu'un cas ne se construit que par l'écriture [...] Seule l'écriture peut serrer le rapport à la jouissance ».

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