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Nos sociétés sont fondées sur la domination d'un sexe par l'autre. Malgré des changements majeurs dans le contexte social et la présence des femmes dans l'espace public, les stéréotypes misogynes persistent dans les mentalités et dans les mots que nous utilisons bien souvent par automatisme. Lea Melandri, figure du féminisme italien, fait ici valoir les expériences intimes et la matérialité de la subjectivité corporelle, pour transformer les rapports interpersonnels et permettre aux femmes de reprendre à leur compte l'instrument principal de domination qu'est la langue. Civiliser l'amour indique la voie à suivre pour contrer l'essentialisation des représentations genrées et intégrer aux enjeux féministes les questions de migration et de réseaux sociaux. L'autrice met en lumière les oeillères des références psychanalytiques malgré le rôle critique qu'elles ont pu constituer par le passé, expose le risque que la médicalisation des rapports de genre et les simplifications de l'intelligence artificielle font peser sur la libre expression personnelle, et met en garde contre la passivité démocratique.

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