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À la croisée de l'esthétique, de la philosophie de l'art et de la philosophie de la cognition, cet ouvrage explore la fécondité de la théorie 4E de la cognition appliquée au champ esthético-artistique. Il défend une thèse centrale : l'art peut être compris comme une activité cognitive spécifique, non pas simple illustration de contenus mentaux, mais forme de pensée incarnée, enracinée dans l'affectivité du corps et son rapport à l'environnement. La première partie clarifie le concept de cognition, dont les usages contemporains - entre sciences cognitives, phénoménologie et philosophie de l'esprit - demeurent multiples et disputés. L'analyse conduit à une reformulation de la théorie 4E en une esthétique énactive sense-making, qui reconnaît l'incarnation (Embodiedness), l'affectivité (Emotiveness), la dynamique interactionnelle entre artiste, 1/2uvre et public (Enactedness), ainsi que l'extension de ces relations dans l'environnement (Extendedness). La seconde partie approfondit les dimensions constitutives de cette esthétique 4E renouvelée, qui conçoit l'expérience artistique non comme une réception passive, mais comme une création dynamique de sens, enracinée dans la somato-affectivité. L'ouvrage met ainsi en évidence le rôle constitutif du corps et de l'affectivité dans l'expérience esthétique, tout en soulignant la nécessité d'un dialogue interdisciplinaire entre philosophie, esthétique et sciences cognitives, contre toute tentation réductionniste.

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