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Analysant le procès de Mazan, Cynthia Illouz pointe les dysfonctionnements, failles et biais aberrants de notre société que révèle cette affaire, et montre en quoi elle représente surtout un tournant décisif pour la justice. Pendant près de dix ans, Gisèle Pélicot, septuagénaire victime d'une soumission chimique, a été violée par son mari et par plus de 80 inconnus. L'ampleur de l'horreur a déclenché une onde de choc, une déflagration à l'échelle nationale et internationale. Dans une analyse percutante du procès de Mazan, Cynthia Illouz dénonce les dysfonctionnements, failles et biais de notre société que révèle cette terrible affaire ; elle montre l'horreur de la soumission chimique, met en lumière l'objectification des femmes et la banalisation des violences, et les connexions alarmantes qui en émergent : consommation de contenus pornographiques, déshumanisation des victimes, absence de consentement... Pour elle, cette affaire n'est pas seulement marquée par l'ampleur des actes, ou la normalité des agresseurs - employés, retraités, pompier, militaire, gardien de prison, conseiller municipal... -, mais aussi par les dysfonctionnements d'un système judiciaire qui étouffe la parole des victimes. Livrant un réquisitoire cinglant, l'auteure appelle à une réforme radicale des institutions pour garantir des procès équitables. Catalysant une prise de conscience collective, y compris chez les hommes, ce procès doit être un tournant décisif pour la société.

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