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Le pouvoir a toujours fait usage des émotions : il s'y réfère pour la construction de l'image du gouvernant, avec des émotions considérées tantôt comme légitimes, tantôt comme illégitimes. Le lien entre le gouvernant et les gouvernés est également une histoire d'émotions, parfois encadrées, orientées et manipulées mais aussi débordant les cadres prévus et imposés : comment le pouvoir les gère-t-il ? Peuventelles devenir éléments de contre-pouvoir ? Le présent numéro propose de remonter aux origines de cette relation entre pouvoir politique et émotions et d'en analyser les déploiements à l'époque moderne, en France et en Espagne. Il éclaire ainsi, de manière significative, notre présent, tout en s'inscrivant dans une histoire renouvelée des sensibilités.

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