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De la patricienne romaine légendaire à la sainte patronne de la musique que l'on célèbre chaque 22 novembre, la figure de sainte Cécile a connu des évolutions conséquentes. Et de ce point de vue, l'art a joué un rôle décisif. C'est ce que nous apprend le travail d'analyse comparative d'Amandine Lebarbier, qui s'appuie sur une étude précise d'une multitude d'oeuvres d'arts et de sources pour révéler la multiplicité des facettes dont se dotecette figure, au fil des mouvements littéraires et artistiques qu'elle traverse. L'une des oeuvres décisives figure en couverture : L'Extase de sainte Cécile, peinte par Raphaël au xvie siècle. Depuis, elle sera souvent représentée les yeux tournés vers le ciel, happée par la beauté du concert céleste qu'elle entend. Mais c'est surtout au xixe siècle qu'elle gagne en profondeur et en ambivalence. Avec l'influence des romantiques, elle devient la figure de la religion de l'art, rejoignant l'image du poète et du musicien inspirés. En parallèle, le milieu bourgeois se réapproprie son image : être une bonne « sainte Cécile », c'est être capable de jouer correctement une petite valse à la mode, d'attirer l'attention d'un potentiel mari, sans faire preuve d'un talent musical trop affirmé. Enfin, au sein de la musique elle-même, elle devient le support d'idéologies et de nouvelles réflexions sur la mélodie ou la façon de pratiquer un instrument

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