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Au début, il se souvient des premières courses, éclaboussures sur la plage. Une enfance algérienne, chassée sous les paupières du bateau qui accoste à Marseille. Tous les souvenirs d'enfance de cette époque se ressemblent et s'effacent. Restent la lumière, les rires et la mer. Adulte, il s'est mis en route, il s'est mis à parcourir les villes du pourtour. Du pays de la mer, bien plus que des pays officiels à terre. Une zone de culture sismique, qui alterne des temps de violence et de paix propagés souterrainement de ville en ville. Une zone de dérive des désirs où possession et liberté affleurent en surface. Eric Le Brun photographie sur place, puis écrit au retour le portrait de chaque ville. Alexandrie fait partie de ces villes essentielles, parsemées comme les points d'un jeu d'enfant qui dessinent les contours du grand corps méditerranéen : De Venise à Istanbul, puis un trait vers Jérusalem, passage par Alexandrie, et Cordoue. Sans oublier Sarajevo comme un méchant coup de griffe du fauve assoupi. Le livre trace ce parcours de textes en images entre les villes. La préface est écrite par Anouar Benmalek, écrivain algérien qualifié souvent de Faulkner méditerranéen par la presse française.

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