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Tout est en place, la hargne à fleur de peau, les crampons sous les godillots, la trouille étouffée par l'épaisseur du maillot. Gare ! A l'instant où on croit que cela va en rester là, qu'on est collé aux rails et que rien ne pourra plus vous faire bouger, un strident coup de sifflet d'intérieur tranche déjà la question. Sans remord possible, le temps est venu de la fuite en avant. Le couloir qui conduit aux vestiaires et aux victoires est toujours trop long. Quand on s'en exhume, coquin de sort, on ne s'entend plus. L'envie vous prend alors les tripes de filer droit vers la pelouse. Avant d'arriver sur cette tranche d'herbe éclairée au néon, l'hiver, il faut généralement se faire une trace dans un effroyable vent du nord. Les os glacés, la tête dans les épaules, il ne reste plus qu'à s'y jeter et à y mettre le nez.

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