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La crise économique, politique et sociale que nous vivons en Europe ouvre la voie à un recul sociétal qui paraît imparable. Les travailleurs sociaux en exercice sont, eux, de plus en plus soumis à de fortes pressions : celles qui découlent de la logique managériale calquée sur la gestion du secteur privé qui domine de plus en plus la mise en oeuvre des politiques sociales ; celles de l'urgence qui concerne le nombre croissant de ceux dont les besoins primaires - de nourriture et de logement, notamment - ne sont plus satisfaits. La pression des usagers, le manque de ressources, des règles toujours plus restrictives dans l'application des mesures de politique sociale sont à l'origine de l'absence de réponses ou de réponses qui sont bien loin d'atteindre les principaux facteurs des problèmes et leur croissante complexité. Face à toutes ces pressions, quelles sont les attitudes que les travailleurs sociaux peuvent développer (échapper aux confrontations, se réfugier derrière les missions, avancer les valeurs de l'éthique, s'enferrer dans la relation avec les usagers, développer la recherche, impulser du réseau, etc.) ? Il s'agira ici d'identifier et d'analyser les nombreux défis que la situation de crise sociale que nous vivons actuellement en Europe lance au travail social et à ses pratiques, prenant en compte, bien sûr, les contraintes qui pèsent sur les professions du social, les risques de subalternisation que celles-ci courent mais, également, leur potentiel en matière d'action et de savoirs sur la société et de rapports entre la connaissance et l'action.

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