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Le livre Bertrand Bonello, Des Stratégies obliques se réfère explicitement au jeu de cartes Les Stratégies obliques (Oblique Strategies) conçu par Brian Eno & Peter Schmidt en 1975, sous la forme d'une boîte de 110 cartes. Chacune des cartes à piocher au hasard, contient inscrits sur la carte elle-même, un statement, une instruction, une action à réaliser pour relancer le processus créatif. Véritable système-expert, le jeu de cartes introduit un ensemble de règles ou de protocoles dans la pensée même du processus créatif, néanmoins conçues sur un mode aléatoire, à la manière de la Verb List de Richard Serra, ou des instructions de Yoko Ono déployées dans Grapefruit. Véritable procédé mnémotechnique selon Brian Eno, l'ensemble du jeu de cartes cartographie à son tour toutes les idées ou toutes les choses à ne pas oublier sous la forme de notes, pour se sortir d'une impasse de travail ou pour faire fructifier ultérieurement des bouquets d'idées à réactualiser. Bertrand Bonello a intégré très tôt ce principe du jeu de cartes dans son travail filmique, à la suite d'une rencontre avec le musicien. Le livre se propose de déployer un abécédaire-random dépareillé afin de redisposer autrement et de façon aléatoire des éléments qui se réfèrent de manière immanente à l'ensemble de son corpus de films, de textes, de sons. Ici le jeu des notions ou des noms propres constitue moins la liste des choses à ne pas oublier qu'une autre traversée possible dans le cinéma de Bertrand Bonello. Le livre comprend une importante iconographie (photographies de plateau, documents) centrée sur le réalisateur au travail dans les décors de plusieurs de ses films. Déclinées selon un ordre voulu par le réalisateur, elles composent une sorte de métrage biographique.

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