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Léo est un enfant avec un handicap d'origine génétique scolarisé à l'âge de 4 ans dans l'école de son quartier. Rapidement, les professionnels et professionnelles font part aux parents de la complexité de son accueil en classe, de leurs difficultés à « gérer » son comportement et à l'accompagner dans ses apprentissages. On laisse finalement entendre aux parents que la scolarisation de leur enfant dans le cadre de l'enseignement régulier est impossible et que sa place se trouve dans une structure spécialisée. Les parents ne l'envisagent pas, résistent dans un premier temps et s'efforcent d'éviter cette exclusion. De guerre lasse, ils y consentiront néanmoins. Cet ouvrage, élaboré sur la base d'un long entretien avec la mère de Léo, examine les logiques institutionnelles, les rapports de pouvoir et les pesanteurs sociologiques ayant mené à cet échec inclusif. Il rassemble les contributions de neuf sociologues abordant une dimension spécifique de l'expérience de Léo : la charge émotionnelle, le travail enseignant et ses idéaux, les normes scolaires, les effets de genre, la question du droit ou encore l'asymétrie des relations école-familles. Conçue comme un « cas », l'expérience de Léo, loin d'être singulière, offre l'occasion de mettre à jour quelques-unes des tensions majeures qui travaillent l'école contemporaine. L'ouvrage offre ainsi une description fine de l'ensemble des processus et mécanismes liés à l'inclusion, puis l'exclusion de l'école ordinaire d'un élève en situation de handicap. Il soulève, dans le même temps, un enjeu majeur des sciences sociales, à savoir comment enquêter sur des thématiques qui suscitent la colère ou l'indignation, s'en dissocier, en particulier lorsque l'on est soi-même, en tant que chercheur, impliqué. Partant, l'ouvrage permet d'interroger le rôle des émotions dans le processus de recherche.

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