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Le recours au terme d'opérateur économique s'explique par la multiplicité des activités dans lesquelles les acteurs sénégalais sont impliqués. Ces derniers se présentent d'ailleurs eux-mêmes comme tels mais la terminologie utilisée pour les désigner a évolué depuis les années 30. A l'époque ils étaient qualifiés de " traitants " ou " commerçants ". A partir des années 50, ils s'adaptent aux nouvelles conditions politico-économiques et les " hommes d'affaires " émergent sur la scène économique. Ce terme se chargeant avec le temps de connotations négatives, les " affaires " évoquant souvent un monde peu transparent et surtout peu professionnel, le terme " d'opérateurs économiques " s'impose à partir de la fin des années 70. Cet ouvrage tente de retracer l'évolution de ces " opérateurs économiques " et de comprendre leur dynamique, en les replaçant dans le contexte économique, politique, mais aussi socio-culturel du Sénégal. La logique et la rationalité de leurs comportements ne sauraient en effet être appréhendées en dehors de ces structures, et de la manière spécifique dont elles ont marqué leur rapport à l'Etat. La recherche dont rend compte cet ouvrage couvre la période 1930 à 1996 et tourne autour de trois thèmes : les conditions de survie des commerçants, l'intégration des pratiques commerciales à l'économie dite informelle et, enfin, le devenir des opérateurs économiques en tant que forces vives d'une stratégie de sortie de crise. Leur pleine participation à un tel processus suppose cependant de leur part une évaluation critique de leurs stratégies familiales et d'insertion socio-professionnelle, face à une économie mondiale de plus en plus concurrentielle. Dans ce contexte, une meilleure symbiose entre les systèmes scolaires, les valeurs culturelles, sociales et religieuses, et les besoins économiques du pays devient aujourd'hui un enjeu de taille pouvant permettre, à terme, une transformation de l'unité familiale en véritable unité économique.

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