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Le discours dominant prétend que l'horizon du capitalisme est indépassable. Pourtant la poursuite des logiques de l'accumulation conduit à des impasses tragiques. Cette logique implique la dépossession des paysans du tiers-monde qui, aujourd'hui, est devenue génocidaire : trois milliards de paysans (la moitié de l'humanité) sont appelés à être remplacés par une cinquantaine de millions d'agriculteurs modernes efficaces ; et aucun développement des activités urbaines modernisées ne peut absorber cette réserve gigantesque d'êtres humains en passe de devenir " inutiles ". Parallèlement, en cinquante ans, la masse des précarisés urbains est passée de moins d'un quart de milliard à plus d'un milliard et demi d'individus. La pression migratoire et les délocalisations ont transféré jusqu'aux centres mêmes du système mondialisé les effets de la désintégration des paysanneries. Nous sommes parvenus au point où, pour ouvrir des champs nouveaux à l'expansion du capital, des sociétés entières doivent être détruites. Ce livre est le produit du travail d'une équipe intégrée, coordonnée par Samir Amin, Président du Forum Mondial des Alternatives. Les auteurs sont des intellectuels critiques renommés dont les analyses ont fourni des synthèses remarquables articulant la théorie du changement social aux conditions concrètes des diverses régions du monde : Inde et Chine, mondes arabes et africains, Amérique latine et Europe de l'Est. Ces réflexions interpellent les stratégies de lutte engagées par les mouvements sociaux alternatifs altermondialistes.

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