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Longtemps, les Etats furent les seules instances habilitées à prendre en charge les relations internationales, à intervenir dans les conflits, à dispenser des secours aux damnés de la planète. Domaine régalien par excellence, la diplomatie échappait à la société que l'on n'appelait pas encore " civile ". Les associations de solidarité existaient depuis longtemps mais couvraient " à la marge ", prenant soin de ne pas empiéter sur ce qui relevait de la responsabilité de l'Etat. La dernière décennie du XXe siècle a bouleversé ce cadre de lecture. L'accélération de la mondialisation et les dérégulations économiques et sociales auxquelles elle a donné lieu ont provoqué une mobilisation sans précédent : une " société civile mondiale " est née que les ONG ont contribué à développer, à fortifier afin d'interpeller les opinions publiques, les décideurs économiques et les dirigeants politiques. Les ONG sont devenues des acteurs majeurs de la solidarité internationale à tel point que le ministre français délégué à la Coopération, Xavier Darcos, reconnaît lui-même que "la coopération non gouvernementale est parvenue à maturité ". Un coup de projecteur sur les dix ans à venir permet de mesurer l'étendue des chantiers en cours. Qu'il s'agisse de la lutte contre la pauvreté, de la défense d'un espace humanitaire indépendant ou du renforcement des sociétés civiles des pays du Sud, les défis de ce début de XXIe siècle imposent aux ONG une mobilisation sans faille. A l'occasion des dix ans de Coordination SUD, la fédération des ONG françaises de solidarité internationale, près d'une trentaine de chercheurs, d'acteurs, de responsables politiques et de dirigeants associatifs sont ici rassemblés. Ils exposent leurs points de vue, leurs inquiétudes mais aussi un seul et même espoir: que la solidarité continue d'exprimer toute sa force dans la tempête mondiale que nous traversons.

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