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Quand on parle de santé en France, le regard se porte rapidement sur les hôpitaux. Les hôpitaux restent très appréciés du public qui fait confiance au corps médical et soignant. Pourtant, les crises économiques ont petit à petit écorché l'idée de solidarité pour donner naissance aux gestionnaires, au budget global, et enfin à la tarification à l'activité. Les malades sont devenus des clients. La dérive de notre système de santé est due à une confusion entre les objectifs et les moyens. Le mal-être des personnels, qui témoigne du malaise de l'hôpital, est une crise de sens. Or, la force de l'hôpital, c'est le personnel, pas les bâtiments ni le matériel. Même l'équilibre des comptes ne résoudrait pas le problème d'un modèle qui a fini par accorder plus d'importance au contrôle qu'à l'action. Négligées en raison des objectifs de court terme, les craintes de dégradation des conditions d'exercice des métiers de la santé, émises par le Conseil National de l'Ordre des Médecins dès 2003, sont progressivement devenus une réalité. L'épuisement professionnel et le désespoir au travail se voient partout, même dans les CHU. LA T2A, qui était présentée comme le nouveau paradigme, l'outil de gestion de la nouvelle gouvernance, est le coupable désigné. En moins de dix ans, des notions de sciences économiques se sont introduites dans le langage quotidien des soignants, pour transformer progressivement l'hôpital moderne de 1958 en entreprise de santé connectée 2.0, en route vers le 3.0. Michel Tsimaratos nous aide à comprendre comment la réappropriation de la qualité des soins et l'adaptation du financement à la réalité sont les outils d'un changement de modèle indispensable, pour le bien des malades, des soignants, mais aussi des contribuables.

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