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Tout le monde parle de la maladie d'Alzheimer, cette affection incurable qui frappe tant de personnes âgées. Mais Alois Alzheimer, l'homme qui donna son nom, est inconnu de la plupart. Alzheimer était convaincu que les maladies mentales sont dues à des affections du cerveau, s'opposant en cela à la psychanalyse naissante qui préférait expliquer le mal par des traumatismes psychiques survenus au cours de l'enfance. La controverse était inévitable. Elle éclata en 1906 lors d'un congrès qui vit s'affronter rudement les deux points de vue. Alzheimer y présenta le cas d'Auguste D. " - Comment vous appelez-vous ? -Auguste. -Votre nom de famille ? -Auguste. -Comment s'appelle votre mari ? -Auguste, je crois. -Votre mari ? -Ah bon, mon mari... " Ce dialogue étonnant constitue les premières lignes d'un dossier que l'on croyait perdu : l'étude clinique d'Auguste D., la première malade examinée par le docteur Alois Alzheimer en 1901 à l'asile d'aliénés de Francfort-sur-le-Main. C'est la découverte de ce document passionnant qui a donné à Konrad et Ulrike Maurer l'idée de nous brosser le portrait humaniste, un médecin dont l'histoire demeure méconnue alors que le nom est pronincé par tous.

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