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Le 70e anniversaire de la fin de la guerre est l'occasion de se remémorer les moments intenses que vécurent les Héraultais durant la période de la Seconde Guerre mondiale. En 1939 et 1940, loin du théâtre des conflits, les Héraultais peuvent se croire moins exposés aux dangers d'invasion ou d'annexion. L'Hérault a d'ailleurs été élu zone d'accueil pour les réfugiés. Jusqu'à l'Occupation, en novembre 1942, il est un lieu d'expérimentation de la « Révolution nationale » souhaitée par Vichy, avec des réactions diverses puisque Résistance et collaboration y naissent et déjà s'affrontent. C'est l'époque des pénuries dans une région vouée à la monoculture viticole, mais aussi de la politique répressive menée contre ceux que l'on définit comme l'« anti-France ». Avec la présence des Anglo-Saxons en Afrique du Nord, le département, largement ouvert sur la Méditerranée, devient un lieu de débarquement potentiel des Alliés, aussi les troupes allemandes s'installent-elles en force sur le littoral et y construisent un mur défensif, le Südwall. Ce deuxième temps de la guerre est, comme ailleurs, marqué par la montée des exigences de l'occupant, surtout en matière de main-d'oeuvre, et par le durcissement de la collaboration. Sur l'amphithéâtre montagneux qui entoure la grande plaine héraultaise, dans les Cévennes, aux confins de la Lozère et de l'Aveyron, des maquis se forment ; traqués, tardivement armés, ils participent à la Libération d'août 1944 en attaquant les Allemands en retraite vers la vallée du Rhône. Les FFI jouent un rôle important jusqu'à la fin 1944, dans le difficile processus d'épuration, et forment en 1945 deux régiments engagés dans l'armée française jusqu'à la victoire. L'Hérault sortira du temps de guerre durablement bouleversé dans son économie, sa société et sa vie politique. Mais libre.

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