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Alors que l'histoire des femmes est relativement bien implantée en Belgique, il n'existe que de rares études sur les mouvements féministes dans leur rapport à la société civile et politique. L'époque choisie dans cette étude s'étend de 1914 à 1968. Elle analyse l'impact de la guerre sur les mouvements féministes et sur la condition des femmes. À partir de 1918, les différentes associations féministes existant avant guerre se reconstituent et adaptent leurs revendications au nouveau contexte. Le féminisme est en effet confronté à la mise en place du nouvel interventionnisme de l'État et aux conséquences des politiques natalistes. L'idéal féminin que l'on tente d'imposer est assimilé quasi totalement à la fonction maternelle et à la fécondité. Cette tendance, déjà forte avant guerre, s'accentue encore sous la pression de la grande crise économique et du chômage, que l'on croit pouvoir résorber par le renvoi des femmes au foyer. Or ces tendances sont en totale contradiction avec l'implication des femmes dans l'espace public (elles sont devenues électrices communales), avec leur accès à de nouvelles filières professionnelles, avec leur arrivée plus nombreuse dans l'enseignement secondaire et même supérieur. Au plan politique, l'accès des femmes au suffrage général en 1948 est loin de clore la question de l'égalité des sexes. Les années 1950 et 1960 voient fleurir au contraire des revendications réformistes. Même si ce féminisme adopte un ton feutré - mais audible pour les contemporains - il se révèle vigoureux et engrange des succès et mène des combats fondamentaux. Il balise à bien des égards la voie pour les revendications de la seconde vague féministe, il est donc erroné et réducteur de les présenter en rupture totale. L'ouvrage privilégie une approche thématique et met principalement en lumière les avancées des femmes dans la sphère publique. À terme, l'analyse permet d'éclairer les processus de construction des citoyennetés civile, politique et sociale des femmes.

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