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Michel Foucault l'a montré, la critique de la prison naît avec la prison et se répète depuis le XIXe siècle, tout comme les principes qui lui sont opposés : correction, classification, travail, éducation, contrôle ou assistance. Aujourd'hui, des changements sont intervenus, comme l'enlisement du débat pénitentiaire dans un pragmatisme gestionnaire, le défaut d'utilité des populations carcérales ou le développement d'un discours sur les droits des détenus. Mais critiques et principes n'en sont pas moins inlassablement répétés, le plus souvent pour masquer la vacuité des politiques pénitentiaires ou la punitivité accrue que révèlent les usages contemporains de la prison. Si de nouvelles normes confirment le mouvement de juridicisation impulsé dans les années 1970, les modalités de leur mise en oeuvre les font davantage apparaître comme un nouveau discours de légitimation de la prison. La surpopulation est souvent avancée pour expliquer ce décalage, mais elle ne doit pas occulter d'autres écueils, parfois plus fondamentaux et que l'on peut tenter de discerner non seulement par l'examen de la mise en oeuvre des principaux objectifs liés à la réhabilitation, mais aussi par la confrontation de conceptions sensiblement différentes de la sécurité. S'adossant à 40 ans d'expérience de l'auteur dans le milieu pénitentiaire, Prisons en Belgique fait le point de la situation autour de trois thèmes : les histoires de la prison en Belgique, du XIXe siècle à aujourd'hui ; les normes qui la régissent, de leur création à leur exécution ; les pratiques de ceux qui la pensent et, surtout, de ceux qui y vivent comme professionnels ou détenus.

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