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La République arabe d'Égypte est officiellement une démocratie. Mais depuis 1981, Hosni Moubarak occupe en maître le poste de président. Il a été réélu tous les 6 ans par référendum, même en 2005 alors que le poste était ouvert, pour la première fois, à d'autres candidats. Dans ce grand pays, fort de 75 millions d'habitants, leader des pays arabes, la démocratie est-elle possible ? Le pays s'islamise-t-il en profondeur ? Tels sont les enjeux de sa succession puisque Moubarak est aujourd'hui âgé de 80 ans. L'Égypte est souvent décrite comme une poudrière prête à exploser. On évoque la faillite sociale et économique d'un régime autoritaire, dont la légitimité ne cesserait de s'étioler. Critiqué par les démocrates, il subirait la pression des islamistes, notamment celle des Frères musulmans. Lors des dernières élections parlementaires, ceux-ci ont remporté 88 sièges, score sans précédent en Egypte. Enfin, se profile le terme de la longue présidence d'Hosni Moubarak, arrivé au pouvoir en 1981. Le fils du président, Gamal, apparaît de plus en plus comme le seul candidat possible à sa succession. Pour la première fois, ce ne serait pas un militaire. Pourtant, cette poudrière n'explose pas et la succession se met en place. Contrairement à l'approche habituelle, qui explique la stabilité des régimes autoritaires par la répression et fait de leurs mauvaises performances économiques et sociales la cause de tous les dangers, cet ouvrage montre comment le système Moubarak utilise ces mauvaises performances pour se maintenir. Cependant, la succession qui approche implique des changements. Le fils du président et les réformateurs qui entourent veulent faire bouger les choses. C'est une période risquée qui s'ouvre, où se pose avec acuité la question du rôle que vont y jouer les Frères musulmans.

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