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L'Émile ou de l'éducation, cet ouvrage " tant lu, si peu entendu et si mal apprécié ", de l'aveu même de son auteur, qui le comptait pourtant, avec les deux Discours, comme l'un de ses " trois principaux écrits ", retient prioritairement l'attention de l'auteur de cet essai. Il veut prendre très au sérieux la perspective de Rousseau sur son oeuvre à partir de l'ouvrage de 1762, et la façon dont l'Idée d'éducation lui permet de venir à bout des paradoxes qui écartèlent sa pensée. - L'importance du virage culturel opéré par l'Émile est encore confirmée par l'hommage rendu par Pestalozzi à celui qui " brisa avec une force d'Hercule les chaînes de l'esprit ". Mais elle est surtout attestée par le chemin que parcourut le pédagogue d'Yverdon, pressé de donner des mains à la grande Idée de l'Émile. Après s'être débattu avec les contradictions dans lesquelles se complaît son compatriote, il a fini par reconnaître que le " système de Rousseau ", c'était d'abord et essentiellement un esprit qu'il s'agissait de maintenir à l'horizon de l'action. - La conjonction du rêveur et du praticien permet de dégager une forme éducative de la raison qui ne cesse d'interroger notre modernité.

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