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Malgré leur implication sur le terrain, les États européens n'ont pas su empêcher la violence extrême des agressions natio nalistes d'embraser les territoires de l'ex-Yougoslavie ni les pra tiques de génocide de faire retour sur le sol européen durant plus de quatre ans. Sur l'initiative américaine, une « communau té internationale » longtemps désorientée et consentante à l'inac ceptable au regard des principes supposés la fonder, réussissait enfin à imposer un « accord de paix global » ambigu à l'autom ne 95. Les premiers mois d'application de l'accord de Dayton, et notamment les élections générales de septembre 96 qui ont reconduit au pouvoir les partis nationalistes de Bosnie-Herzégo vine, laissent cependant peser bien des incertitudes sur la région. La montée en puissance des nationalismes, l'incapacité des Européens à y faire face et à en limiter les effets dévasta teurs interrogent au plus profond d'elle-même l'Europe de l'après-guerre froide. Cette interrogation, au coeur du présent ouvrage, comporte de très nombreux aspects et prolongements et dépasse largement les frontières de l'espace balkanique. Elle renvoie les sociétés et les Etats européens à leurs histoires et à leurs responsabilités particulières mais vise aussi le fonctionne ment des institutions internationales et, au premier chef, l'avenir de la construction européenne, la capacité de l'Europe à trouver la voie de son unité politique.

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