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Questionner le périmètre, les ressorts et les effets de l'action et de la protection diplomatique sur les dynamiques de mobilité et la fabrique de l'étranger dans l'Europe moderne, tel est l'objet des contributions réunies dans ce volume. Subies ou choisies, ces mobilités ne relèvent pas de la seule gestion administrative, policière ou consulaire : elles constituent un véritable enjeu de la négociation diplomatique. Comment les diplomates contribuent-ils à impulser, encadrer ou entraver ces mobilités ? Dans quelle mesure participent-ils de l'intégration ou de la marginalisation d'individus et de communautés (dis)qualifiés comme « étrangers », du fait d'être venus d'ailleurs et/ou d'être sujets d'autrui ? En quoi tendent-ils ainsi à façonner autant qu'à brouiller l'identité, toujours incertaine, de l'étranger ? Cette approche ouvre aussi la voie à une relecture critique du concept de soft power, en analysant l'importance toute politique de la négociation diplomatique des personnes et des biens culturels : rouages essentiels du marché des arts, des savoirs et des savoir-faire, les ambassadeurs sont de véritables entrepreneurs et protecteurs de mobilités culturelles. Ce faisant, le traitement diplomatique de la personne (physique et juridique) de l'étranger et de ses biens tend à infléchir, voire à ciseler la condition d'extranéité en Europe, depuis la première modernité jusqu'à l'âge des révolutions. Par une approche pragmatique, privilégiant une diplomatie au ras du sol et au fil de l'archive, cet ouvrage envisage en somme de manière conjointe action diplomatique, échanges culturels et construction de l'altérité.

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