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Depuis l'Antiquité, les zones humides ont été massivement drainées et converties en terres arables et pâturables. Ces processus relèvent de la conquête car ils consti- tuent une appropriation de terre et un accroissement foncier. Ces zones peuvent aussi s'apparenter à des fronts pionniers, avec une colonisation, projetant de nou- veaux groupes humains sur des terres bien souvent déjà exploitées (au moins pour la chasse, la pêche ou la cueillette). Ainsi les assèchements sont réalisés dans la confrontation de deux mondes : les peuples des marais et les capitaux urbains. De plus, la pérennité des assèchements suppose un entretien régulier indissociable du déploiement d'institutions en charge de la gestion des équipements. En ce sens, les zones humides sont des territoires privilégiés pour l'étude des processus coloniaux dans leur dynamique institutionnelle et économique.

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