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Plus la construction européenne avance, et plus des mouvements nationalistes divers au sein d'un même Etat s'affirment (Catalogne, Pays basque, Galice, Écosse, Flandre...) : le développement de la démocratie permet l'expression de nouvelles formes du sentiment national. Par crainte de mettre en péril l'unité nationale et l'intégrité de son territoire, l'État a longtemps interdit tout mouvement culturel régional trop affirmé (préoccupation que l'on a retrouvée en France dans les déclarations hostiles, tant à droite qu'à gauche, à la ratification de la Charte européenne des langues régionales). Or ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est que ces mouvements nationaux n'ont pas forcément pour but final l'indépendance - même si c'est le cas pour certaines de leurs fractions. La construction de l'Union européenne avec la monnaie unique, l'amorce d'une politique étrangère et d'une défense communes, rendent moins nécessaire la constitution d'États indépendants. L'une des caractéristiques communes majeures partagées par chaque membre de la nation est la langue. Aussi la sauvegarde de la langue est-elle l'objectif principal des militants nationalistes régionaux : c'est d'abord pour imposer la reconnaissance de leur langue que les Flamands se sont opposés aux Wallons, que l'affirmation de la Catalogne passe par la domination du catalan, et que le basque, qui n'était plus parlé que par une minorité il y a vingt ans, a de plus en plus de locuteurs. Ce sont ces questions géopolitiques nouvelles et délicates qu'aborde ce numéro d'Hérodote consacré aux " nationalismes régionaux "..

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