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Le virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques similaires ont déjà sévi dans le passé, mais l'épidémie d'Ebola qui a touché l'Afrique de l'Ouest en 2014 et 2015 fut, en termes de nombre et d'extension géographique, une épidémie sans précédent. Ebola et les risques associés à cette maladie ont déclenché, de la part des autorités politiques et médicales, une réponse improvisée, voire inefficace à certains égards. Plus qu'une planification rationnelle, il semble que la peur ait davantage été à la source de nombreuses décisions prises au niveau des populations et du pouvoir. Les institutions, les pratiques, les économies et les gouvernements ont tous été profondément affectés par les exigences que cette urgence a suscitées. En fin de compte, l'épidémie fut révélatrice de lourdes défaillances au niveau des théories et de la mise en pratique de la santé publique mondiale et ce, à tous les niveaux. Médecins sans Frontières, en tant que dispensateur principal de soins médicaux aux personnes affectées, fut impliqué de manière importante dans bon nombre de ces questions. Ce livre tente de jeter un regard critique sur la politique à la base de certains de ces thèmes. Depuis les choix difficiles entourant la prise en charge des patients à titre individuel jusqu'à l'impact du virus sur les systèmes de santé, la manière dont la peur a influencé la réponse politique et médicale constitue le fil commun de l'ensemble des chapitres de cet ouvrage. Des chercheurs qui ont eu accès aux archives de Médecins sans Frontières nous livrent une exploration en dix chapitres et quatre témoignages. L'épidémie est examinée du point de vue d'un large éventail d'acteurs issus de secteurs distincts, dont un bioéthicien, un politologue, un historien, des médecins cliniques, des décideurs politiques et des anthropologues.

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