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Ce livre évoque les crises et menaces qui font l'actualité et les examine au miroir que leur tend la vie au Néolithique, où les diverses calamités qui nous affligent aujourd'hui, qu'elles soient d'origine naturelle ou humaine, étaient déjà présentes et ont laissé des traces. Très loin d'un traité académique, l'essai de Jean Guilaine est un tribut à la continuité anthropologique et une manière de relativiser l'ampleur de ce qui nous inquiète : depuis le Néolithique, la plupart des menaces auxquelles nous devons faire face aujourd'hui ont déjà été affrontées par nos ancêtres. Et nous retrouvons chez eux nos défauts comme nos qualités. Rien de nouveau sous le soleil ? En tout cas, il est manifeste qu'entre nos vies et celles des hommes du Néolithique, les ressemblances sont frappantes. Vertiges de la domination et du pouvoir, inégalités sociales et oppression, changements climatiques et catastrophes naturelles, perturbations de l'environnement, maladies et épidémies, guerres et barbarie humaine, oscillations démographiques et avatars historiques : sur chacun de ces chapitres, un bref rappel des problèmes du présent conduit au développement précis et illustré de situations affrontées par nos prédécesseurs au néolithique. « Que retirer de ce parallèle entre notre actualité et ce regard porté sur les quelques millénaires du premier monde agro-pastoral ? Plus de similitudes que de divergences dans la façon de se comporter des humains. Un peu comme si l'être préhistorique vivait toujours en nous. Autopsier le Néolithique, c'est donc un peu nous regarder dans un miroir. » (J.G.) Jean Guilaine brosse un tableau fascinant qui fait ressentir au lecteur une étonnante proximité avec cette humanité du passé, qui a partagé un monde et des expériences très semblables aux siennes. On pense au mot de Térence : « rien de ce qui est humain ne m'est étranger ». Faut-il s'en réjouir ou s'en affliger ? Le livre invite en tout cas à reconsidérer l'idée d'une commune humanité : non seulement elle s'étend à toute la terre, mais aussi à un passé reculé que nous découvrons bien plus familier que nous pouvions le penser.

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