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Les enfants qui suivent les nuages, les vents, les rivières, la marée, les oiseaux qui volent, les animaux qui courent, n'aiment pas que leur monde change. Les pierres et les bois, les maisons, l'église du village ont maçonné leurs souvenirs. Ils voudraient les retrouver intacts après avoir séjourné plus ou moins longtemps loin du pays de leur enfance. Ils ignorent encore que d'autres mondes, d'autres soucis, d'autres attractions, vont les transformer. Après avoir vécu plus de quarante ans à Paris, je pensais revoir les ports, la plage, le village tels qu'ils étaient à mon départ. Mes retours de vacances ne m'avaient pas averti des changements. Le vrai retour, celui qui nous marque, c'est notre réinstallation en des lieux qui nous furent familiers et qui nous sont devenus lointains, comme étrangers, parfois indifférents. Il y a des souvenirs qui jaunissent plus vite que les vieilles photos.

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