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René Berger, critique d'art, directeur de musée, agent culturel et homme-réseau, élabore très tôt et avec acuité une conception de la « technoculture » et une pensée des nouveaux médias. La plupart de ses intuitions sont élaborées dans un contexte pédagogique, tout particulièrement à l'occasion du cours expérimental qu'il dispense depuis 1969 à l'Université de Lausanne, intitulé « Esthétique et mass media ». Jusqu'en 1972, cet enseignement est conçu en étroite concertation avec René Schenker, directeur de la Télévision suisse romande. Conciliant les opposés, René Berger s'intéresse pendant ces années de près à l'art vidéo, invitant plusieurs artistes à intervenir dans ses cours, le medium de la vidéo se définissant avant tout par rapport à la télévision, incarnant hyperboliquement les médias de masse. L'énonciation orale qui caractérise ces tapuscrits inédits permet de suivre au plus près la pensée à la fois technique et esthétique de Berger au moment même de sa gestation. Cette redéfinition de l'« art » vis-à-vis de la « technique » et de la « communication », qui transforment sa fonction et sa structure, est également au centre d'un colloque que René Berger organise en 1971 à l'École des beaux-arts et des arts appliqués de Lausanne. Nous retenons ici les conférences de deux curateurs-auteurs, le medium de l'exposition entrant aussi en interaction avec l'art vidéo.

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