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Charles De Gaulle est parti. Georges Pompidou aussi va mourir. L'Elysée est à prendre. Pour François Mitterrand, voici la fin de quinze années de mise sur la touche, après ses onze ministères de la Quatrième république. Il va enfin pouvoir retrouver une place, et même (le régime ayant changé)la première. Mais il n'est pas le seul à la convoiter. Certes, il ne fait qu'une bouchée du Parti Socialiste, dans il s'empare par une fraude exceptionnelle, mais lors du scrutin, bondit un adoit et jeune concurrent, Valéry Giscard d'Estaing, qui le bat de justesse et lui ravit l'Elysée. Durant sept années François Mitterrand va donc multiplier les ruses pour ruiner son vainqueur: une affaire louche, dite des "diamants", une entente diabolique avec Jacques Chirac pour parlyse les gaullistes fidèles et une autre, plus osée encore pour un candidat de gauche : obtenir les voix de l'Extrême droite en négociant avec Raoul Salan, le chef de l'OAS en Algérie, le général qui voulut renverser la République... Machiavel connait parfaitement son sujet, mais ce qu'il enseigne est souvent abstrait. Voici mieux : une éblouissante démonstration de politique politique concrète, donnée par un maître, une leçon impitoyable et lumineuse à souhait, d'autant que, dopé par la forme louangeuse de l'épopée et nimbé d'humour, l'exposé en est agréable et haletant.

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