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Qu'ils s'agissent des plats canailles et roboratifs des bouchons ou des grandes recettes raffinées de la tradition bourgeoise, la gastronomie lyonnaise est vantée bien au-delà des frontières de la France. Curnonsky avait révélé le secret de cette célèbrité. «Lyon est la capitale mondiale de la gastronomie car ici la cuisine atteint tout naturellement ce degré suprême de l'art : la simplicité.» L'essence même de cet épicurisme trouve sa source avec l'histoire des fameuses Mères lyonnaises, des cuisinières au caractère bien trempé. Elles s'appelaient Fillioux, Brazier, Castaing, Roucou. On les connaissait aussi par leurs prénoms : Léa, la Grande Marcelle, Tante Paulette. Par leur générosité, leur talent et leur savoirfaire, elles ont métamorphosé des recettes ménagères en véritables institutions d'un répertoire de la cuisine bourgeoise intacte dans les mémoires des gourmets. Les recettes manuscrites de ce carnet sont empreintes de leurs âmes, elles rendent aussi hommage à un terroir unique qu'on égraine avec l'eau à la bouche : volaille de la Bresse, fruits des Monts du Lyonnais, truffe du Tricastin, cardon de Vaux-en-Velin ou Saint-Marcellin sans oublier les charcuteries et les cochonailles...

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