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S'ouvrir à la sociologie pour le pédagogue implique de ne pas (plus) être «indifférent aux différences » sociales, de tisser des liens entre le dehors et le dedans de l'école, de prendre en compte les particularités socio-culturelles des élèves sans construire un particularisme, sans renoncer aux conquêtes culturelles. Cette reconnaissance du poids du social appelle une connaissance sociologique du public accueilli, de leur appropriation du monde, de leur rapport social aux savoirs, ceux promus par l'École et ceux mobilisés à l'extérieur. Au fil des pages de cet ouvrage, l'enseignant est incité à saisir la culture à la fois comme milieu à (re)connaître et comme sommet à éprouver, à allier souci d'Autrui et souci de l'oeuvre, à objectiver les codes et valeurs qui caractérisent le quotidien de l'élève tout en ayant une exigence de dépassement... Cette «culture en chemin» met en lien la culture du jeune et l'ambition culturelle nourrie par l'enseignant. Elle ne se satisfait ni d'une verticalité canonique, ni d'une horizontalité interactive. Une telle approche commande : - de définir cette ambition culturelle, - d'avoir une intelligence de la tradition interprétative, - d'humaniser ce savoir enseigné, - de confronter ses (inévitables) préjugés, - d'éprouver la dimension universelle du savoir enseigné. En incitant le pédagogue à nouer le dialogue avec la sociologie, ce livre participe à relever un défi, celui non pas d'effacer les frontières socio-culturelles, mais de les vivre comme «des points de tension condensant le passé et ouvrant sur des futurs possibles », celui d'aider l'élève à s'aventurer culturellement sans se perdre socialement.

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