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A une époque où tout s'achète (ou presque), peut-on acheter à ses enfants un profil de compétences parfait ? Peut-on corriger leurs faiblesses cognitives ou émotionnelles comme on peut corriger leur nez ? Les praticiens de la remédiation peuvent-ils opérer chaque défaut ? Certes le cerveau est plastique mais ce n'est pas un nez. Une caractéristique importance du développement cérébral est que les expériences lui sont aussi nécessaires que les programmes génétiques. Les modèles probabilistes du développement sont fondés sur l'idée du "vicariance" dans l'adaptation. Au cours du développement, des processus différents peuvent remplir une même fonction, et un même comportement peut changer de fonction : ces processus sont vicariants car ils peuvent se substituer les uns aux autres, même si certains sont plus probables que d'autres. Une telle dynamique est en pleine harmonie avec les travaux neuropsychologiques démontrant la capacité du cerveau à relocaliser une fonction. Quel est son impact sur les modèles de l'éducation ? Le développement d'un enfant se fait à des vitesses différentes selon les domaines. Ce constat dit d'hétérochronie pourrait retentir sur les conceptions en psychopathologie développementale et sur la notion même de retard. Or il est peu exploité, et l'hétérochronie normale est bien souvent interprétée comme signe de faiblesse ou de déficit. Qu'il soit typique ou exceptionnel, comment accompagner la dynamique si complexe que constitue le développement ? Ce numéro est tout entier consacré à cette question. Le numéro offre des perspectives novatrices qui s'inscrivent dans un cadre de diagnostic, d'analyse, et de programmes d'intervention. Les professionnels de l'éducation sont tous concernés, qu'il s'agisse de l'éducation ordinaire ou de l'éducation spécialisée.

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