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C'est dans les années 1960 qu'apparaît l'expression « body art », traduite en français par « art corporel ». Le corps utilisé par ces artistes est un corps qui ressent, qui souffre parfois, qui participe toujours, et les actions corporelles, qui imposent la présence active de l'artiste ou même des spectateurs, deviennent aussi le moyen de défendre un discours politique en faveur d'un corps libre et différent. Loin de l'idéal classique d'une beauté idéale, mais aussi des images trop lisses et mensongères véhiculées par la publicité, les artistes qui perpétuent aujourd'hui cette pratique choisissent de mettre en scène des corps bien réels, sans gommer leurs défauts ou leurs imperfections. Influencés aussi bien par la science et la médecine que par les pratiques rituelles de modifications corporelles, ils imaginent un corps en métamorphose permanente, à mi-chemin entre l'homme, l'animal et le robot. Leurs oeuvres perturbent nos sens, bousculent nos stéréotypes, remettent en cause nos identités sociales et sexuelles, et interrogent l'avenir de l'espèce humaine face aux biotechnologies.

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