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Comment le Rwanda, encouragé par un secteur agricole surpeuplé et peu productif, peut-il réévaluer sa « Nouvelle Révolution verte ». Encouragé par un secteur agricole surpeuplé et peu productif, le Rwanda a entrepris depuis le début des années 2000 une réforme majeure, intégrée dans les visions stratégiques de 2020 à 2050. Cette réforme s'appuie sur une « Nouvelle Révolution verte », adoptant une approche agro-industrielle et favorisant l'utilisation massive d'intrants chimiques, en remplacement de l'agriculture familiale de subsistance. Les résultats spectaculaires obtenus entre 2000 et 2020, avec une augmentation notable de la production et des rendements agricoles, ont nourri des ambitions encore plus grandes pour la période 2020-2050, avec pour objectif un secteur agricole axé sur le marché, lié à l'urbanisation et au commerce, et près de 15 fois plus productif que le secteur actuel. En analysant rigoureusement les données officielles du ministère de l'Agriculture et de l'Institut national des statistiques, ainsi que des recherches indépendantes basées sur des discussions avec les agriculteurs, l'auteur démontre que les résultats de 2000-2020 sont en deçà des prévisions. Ce fait, souvent ignoré du public, remet en question la fiabilité des bases sur lesquelles repose la Vision 2050. N'hésitant pas à reconnaître ses propres erreurs et celles du régime qu'il a servi, l'auteur propose de replacer le paysan au coeur de la réforme : le reconnaître comme un véritable partenaire, valoriser ses savoirs, soutenir ses choix agroécologiques et ses stratégies de sécurité alimentaire, sécuriser son exploitation, et l'accompagner s'il choisit de quitter l'agriculture, en créant des conditions épanouissantes et démocratiques pour son intégration dans le pays et au sein des pays voisins. En somme, il propose une « Autre Révolution verte » centrée sur l'humain.

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