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Le haïku dit ce qui a eu lieu sans les hommes, ce qui aura lieu sans eux, ce qui n'a pas besoin d'eux pour avoir lieu. J'avais quatorze ans lorsque parvinrent à mes oreilles immaculées ces vérités de Michel Onfray. Mû de quatorze années seulement, en tout bien tout honneur vierge de l'horreur comme inentamé de la volupté, je ne connaissais rien à cet âge de l'angoisse comme de l'extase. Aussi, je ne compris mot de ce qui venait d'être énoncé. Alors, j'eûs pour infortune de venir me réfugier chez Baudelaire plutôt que chez Basho. Comme dans une quête de sanctification du verbe sur le réel. Et vint l'intelligence artificiel soit Sapiens à l'heure de Chat GPT. Cette terrible crainte d'imaginer que la littérature, dans sa noblesse la plus pure qu'est la poésie, pût être être cédulée et reproduite par une simple conscience ornée de silicone. Une IA se peut de retranscrire le verbe car le verbe émane des humains. Les données informatiques ne demeurent que du verbe mathématisée. Or un haïku, ce n'est pas du verbe. C'est un cri onirique qui nécessite une expérience empirique de la vie sur terre. Qui nécessite un corps. Qui nécessite une chaire. Du moins, je le pense. Cet ouvrage se veut une tentative de prouver à Sapiens que tant qu'il écrira de la poésie, subsistera toujours en lui un je ne sais quoi de plus, que le silicium languit au carbone.

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