Brève description / annotation

Europe n° 1 m'était devenue aussi indispensable que l'air que je respirais. Je n'ai plus eu qu'un désir : " en être ", moi aussi. Un jour une annonce a été diffusée à l'antenne afin de recruter des candidats pour une " Coupe des reporters " qu'organisait la station. J'ai écrit. J'ai été convoqué. C'était Pierre Laforêt, une " star " de la radio à l'époque, qui s'occupait des éliminatoires. D'abord il y avait des essais de voix : les bègues, les nasillards, les zozotants étaient écartés sans pitié. Ensuite, il nous fallait affronter les épreuves pas si simples pour des néophytes. Ainsi, on nous faisait entendre, dans un haut-parleur, une ambiance : de la foule, des discours, des phrases, des bruits divers. Il fallait, comme ça, à la suite, en faire un commentaire, comme un vrai reporter qui a assisté à un événement, et le raconte à l'antenne. Ou bien on nous projetait un bout de film muet ou d'actualité télévisée, et il fallait faire le papier allant avec, directement, sur les images. Il y avait aussi des questions, posées par un aréopage de célébrités. Je me souviens qu'il y avait là Philippe Bouvard, Pierre Lazareff, Pierre Brisson, entre autres. Une des questions que l'on m'a posée était : " Vous avez connaissance d'une information très importante à caractère boursier. Est-ce que vous appelez tout de suite votre journal ou bien vous faites d'abord une opération personnelle pour en tirer profit ?... " C'était un bon moyen de comprendre que l'hypocrisie peut être une qualité indispensable au journaliste ! Et puis, comme Europe avait déjà un joli poids dans le show-biz, chaque semaine nous étions, l'un après l'autre, confrontés à une vedette. Le cahier des charges était : il, ou elle, est très pressé. Vous n'avez droit qu'à une seule question. Elle doit être bonne. Allez-y !... Nous étions plusieurs dizaines de postulants. Au fil des éliminatoires, nous nous sommes retrouvés trois en finale : Philippe Labro, Michel Anfrol et moi. Labro a recueilli neuf voix, moi huit et Anfiol zéro. Dans sa grande magnanimité le jury a décidé que Philippe et moi étions ex-æquo. Et nous avons tous deux été engagés au " journal parlé ".

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