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De la « fabrique des élites » au « temple du wokisme », Sciences Po a perdu de sa superbe. Des crises de succession répétées à l'américanisation et au combat des « minorités », retour sur la métamorphose de l'école de la Rue Saint-Guillaume. 12 mars 2024 : stupeur au 27, rue Saint-Guillaume, siège de Sciences Po Paris, dans le quartier huppé de Saint-Germain-des-Prés. Une centaine d'étudiants investit l'historique amphi Boutmy qu'ils rebaptisent « Gaza ». Des keffiehs sont accrochés aux portes. Un drapeau palestinien flotte à l'intérieur. Une étudiante juive est interdite d'accès. Comment la « fabrique des élites » en est-elle arrivée là ? A travers le témoignage de figures de l'école, d'observateurs avertis, de professeurs et d'étudiants, l'auteure dresse le portrait d'une institution prise dans une longue fuite en avant depuis la mort, en 2012, de Richard Descoings, son emblématique directeur. Crises de gouvernance, radicalisation étudiante, baisse du niveau, folie des grandeurs... Sciences Po illustre à elle seule la crise des élites françaises, entre massification et entre-soi. La plus américaine des écoles françaises a importé sur ses campus les idéologies venues d'Outre-Atlantique. Bataille du « genre », pensée décoloniale, théorie critique de la race... Au fil des polémiques, Sciences Po s'est imposé comme le « temple du wokisme ». Mais a-t-elle vraiment les moyens de devenir Harvard ?

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