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Les miracles de saint Julien de Brioude représentent le seul ouvrage publié durant le courant de son épiscopat (en 587) par Grégoire de Tours, qui se proclame l'« enfant adoptif » du martyr mort lors de la persécution romaine de 304. L'auteur porte ici un témoignage exceptionnel sur la naissance et le développement du culte du martyr : la dévotion privée manifestée initialement par quelques aristocrates arvernes s'est ensuite muée en un culte officiellement rendu dans le cadre de la cité de Clermont par son évêque, Sidoine Apollinaire, avec la construction de la basilique Saint-Julien à Brioude ; enfin la célébration du martyr connaît grâce à l'arverne Grégoire, devenu évêque de Tours, une première diffusion en Gaule. Grégoire consigne les nombreux miracles qui se produisent au tombeau du martyr ou au contact des reliques du saint, auxquels il ajoute même son témoignage personnel : Julien rend la santé à ceux qui le prient avec ferveur, intervient en faveur des humbles lésés ou opprimés dont il défend les droits, et punit sévèrement ceux qui enfreignent la loi ou portent atteinte aux biens appartenant à la basilique de Brioude. Mais surtout il s'attache à guider chacun sur la voie du salut, en dispensant « des médications tant pour l'âme que pour le corps ». Car nul ne peut être sauvé « sans l'assistance de tous les martyrs et des autres amis de Dieu ».

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