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Et si le Christ nous enseignait la véritable douceur ? Loin du règne de la performance et de l'agressivité, au rebours d'une mièvrerie inconsistante, la douceur chrétienne est à redécouvrir d'urgence. Heureux les doux ! Notre époque est schizophrénique. D'un côté, l'univers professionnel et familial n'a jamais autant qu'aujourd'hui broyé les individus dans une lutte égoïste pour la survie et l'efficacité. De l'autre, le discours officiel dégouline de compassion ostentatoire, érige la vulnérabilité et la fragilité en vertus héroïques, à proportion de son impuissance à susciter une vraie charité. Et si le Christ nous enseignait la véritable douceur ? Jésus proclame : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur » (Mt 11, 29). Et il ne s'arrête pas en si bon chemin, lorsqu'il enseigne sur la Montagne : « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage » (Mt 5, 5). Ces deux paroles sont un trésor. Mais les clés pour y accéder ont été perdues. Heureux les doux est donc un manuel pour redécouvrir ce trésor. Au coeur de l'épreuve et de la violence, la douceur s'éprouve comme l'antidote qui réconcilie la personne humaine avec Dieu, avec elle-même et avec ses frères. La douceur est la vertu des forts et l'apanage des saints. Elle se reçoit et elle s'apprend.

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