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Raphaël LAGIER est doctorant en épistémologie des sciences humaines. Les écrits de Kant sur les races humaines sont émaillés de caractérisations et de jugements qui heurtent notre sensibilité contemporaine. Il ne faut pas pour autant s'abstenir de toute analyse. Est-ce à dire que l'on trouve dans ces textes un authentique "racisme théorique" ? Cette accusation de racisme n'a pas vraiment d'objet à une époque où les modalités d'une pensée non raciste étaient en cours d'élaboration. Seule une analyse dépassionnée des thèses raciologiques de Kant peut rendre justice à la doctrine kantienne et cet ouvrage entend montrer la tension d'une pensée articulée autour d'un centre de gravité à la fois géographique et spirituel, l'Europe, peuplée d'hommes blancs. Les écrits de Kant sur les races humaines, émaillés de considérations et de jugements heurtent notre sensibilité "bien-pensante" contemporaine. Les chercheurs ont parfois tendance à ignorer certains textes, mais ainsi en l'absence d'analyse et de confrontation, ces textes deviennent tabous. Peut-on dire que ces textes témoignent chez Kant d'un racisme théorique ? En fait cette accusation n'a pas d'objet quand on sait que les modalités d'une pensée non raciste, c'est-à-dire d'une anthropologie non naturaliste, n'existaient pas. Seule une analyse dépassionnée de ces fameux textes de Kant peut permettre de rendre justice à cette pensée kantienne. Ce n'est pas une disculpation théorique mais seulement montrer une pensée articulée autour d'un centre de gravité à la fois géographique et spirituel, l'Europe peuplée d'hommes blancs.

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