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« Tolérer suppose du mépris pour le bénéficiaire de la tolérance. C'est du moins la leçon de l'usage traditionnel du terme : mépris pour l'erreur ou l'immoralité qui persistent. On le trouve aujourd'hui associé à l'expérience du respect. Il a fallu entre-temps une discussion sur la liberté de conscience où les titres de la sincérité se voient confrontés aux obligations que la vérité fait naître. Cet ouvrage tente de restituer au lecteur le cadre théologique initial où les arguments pour la tolérance sont mis en forme et essayés, avant d'être sécularisés par Locke, Bayle et Rousseau. Puis il offre des exemples actuels (qui nous déplacent du domaine des moeurs jusqu'aux justifications du «pluralisme» et du «multiculturalisme») des difficultés persistantes que pose une attitude qui reste toujours embarrassée par sa propre justification. » Texte de présentation de l'auteur Table des matières 5 Introduction 9 La tolérance traditionnelle : les tourments de la conscience errante Le statut moral et théorique de l'erreur, 11 Hérétiques et infidèles, 15 La conscience et le magistrat, 18 22 Locke : quand le sacré devient privé Des choses indifférentes : le choix pragmatique entre la tolérance et l'uniformité, 22 La " Lettre sur la tolérance " et la redéfinition du problème, 29 La fin du magistrat chrétien, 31 35 La valeur de la tolérance : vertu prudentielle et vertu positive Une tolérance limitée, 35 Ecriture et art de persécuter, 38 Foi privée, civisme et religion, 44 58 Bayle : les droits de la conscience sont les droits de Dieu 77 La sécularisation de la tolérance L'élargissement d'un principe, 77 John Stuart Mill : les deux sortes de nuisibilité, 80 93 Morales privées, tolérance publique ? Le fonctionnement social de la morale, 93 " That is not the law's business ", 94 Pornographie et démocratie, 103 109 Conclusion La tolérance et le désenchantement du monde, 109 Les trois anneaux et l'unité perdue, 120 125 Bibliographie

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